Cela fait plus de 4 mois que nous avons atterri à Buenos Aires. Avant que nos pupilles ne s'habituent trop vite aux petits détails ou gros chocs culturels qui nous ont marqué durant cette période, on vous fait partager notre étonnement sur les moeurs bien spécifiques de nos amis les argentins...
Tout d'abord les bus :
Ils sont bien plus décorés et typiques que chez nous. Chaque ligne (plus de 700) a son propre code couleur composé de bandes horizontales peintes, de petit drapeaux... A l'intérieur c'est le chauffeur qui impose son univers à base de : "mis amores" suivi du prénom de ses enfants, enfin je présume sinon il ne vaut mieux pas que sa novia (fiancée) s'apperçoive qu'elle n'est pas seule au tableau... Ou de gravures et autres photos de la Vierge Marie avec les chapelets suspendus aux rétros, un fameux trois mats pour un certain chauffeur de la ligne 140 qui a raté sa vocation de marin, et une certaine attirance pour la marque Porsche chez un autre...
Après la déco qui peut être raffinée jusqu'aux gravures sur miroirs, vient le comportement du chauffeur et des gens :
D'abord on fait la queue derrière une signalisation de l'arrêt plus ou moins lisible et plus ou moins officielle. Le soir à certains arrêts la file d'attente atteint des records de longueurs (jusqu'à 10m vois plus).
"Arriba Arriba, cerro la puerto ? Dale ?" (la ça se presse comme ça peut à l'entrée pour arrivée à monter avant que le chauffeur ne redémarre au quart de tour, ça arrive de devoir sauter dans le bus qui roule au ralenti si vous êtes seul à attendre) "Uno y veinte por favor" (le tarif varie de 1 peso 10 à 1 peso 25, on paye soit à l'aide d'une carte magnétique soit en introduisant la monnaie dans une machine tout en se tenant fermement à la barre pour encaisser le démarrage puis le déboitement du bus qui se réinsère dans la circulation et qui pile au feu rouge 3m plus loin. Pour beaucoup d'argentin un tel voyage nécessite bien un signe de croix une fois installé dans le bus, ou alors lorsque l'on passe devant une église. Si on veut avoir une chance de s'asseoir il vaut mieux se rendre à l'arrière du bus et calculer stratégiquement à quelle hauteur se positionner pour avoir le plus de chance d'être à la proximité d'une future place disponible. Il y a ceux qui mine de rien ne regarde personne et se jettent sur le siège à peine l'occupant sorti, mais ce type de prédateur s'observe aussi dans nos contrées...
A Buenos Aires on peut se faire livrer de tout : de la traditionnelle pizza, à la glace tout droit sorti de chez le glacier du coin en passant par son linge tout frais plié ! Mais on peut aussi ... faire promener son chien ! Un job à part entière organisé par des agences spécialisées. C'est comme ça que l'on se retrouve parfois à attendre que nos 8 ou 10 compagnons sur pattes passent leur chemin sur un trottoir un peu encombré ! Une lois est censée réguler à 8 le nombre de canidé par promeneur mais ça dépasse souvent, pour l'instant le record est de 14.
Tout en restant dans le thème canin, les argentins sont fans de la mode canine : ils habillent leur toutou à la moindre chute de température. Ahhh mais ils ne les habillent pas n'importe comment : du T-shirt du maître découpé et noué sous le ventre du chien au sweat écossais à capuche (véridique) la gamme offre un très large choix ! Ca nous laisse parfois un peu désabusé quand on croise 50 m plus loin une famille de cartoneros vivant sur le trottoir...
Vous allez me demander qui sont les cartoneros ? Suite à la forte crise de 2001/2, beaucoup de familles se sont retrouvées à la rue sans travail. Il a fallu s'organiser pour survivre et le "métier de cartoneros" est né. Ce sont en fait des personnes qui assurent le tri des déchets en fouillant à mains nues dans nos poubelles pour en extraire les cartons, cartonnettes et autres déchets recyclables. Ils les emmènent ensuite dans un centre qui les leur rachète. Il n'est dons pas rare de croiser un attelage avec un homme ou une femme accompagné de leurs enfants sous le monticule de carton. On a même vu un père avec son petit de 1 ou 2 ans suspendu dans une sorte de compartiment à côté de celui réservé aux déchets... Pas très gai et un peu dangeureux au milieu de la circulation. Les attelages sont tirés à la main ou à cheval pour les plus chanceux.
Niveau sonore donc assez difficile de vous le faire partager sur ce blog, les ambulances ont une déclinaison d'alarmes assez étendue, non sans rappeler les jouets d'enfants avec un bruitage à chaque bouton. Difficile d'ignorer le passage de l'une d'elle à proximité en entendant les divers : wuuuiwuuuui, pipipipipi, oooouuuuuuuiiooooouuuiiii, coincoincoincoin, bref trop difficile à expliquer mais assez dépaysant à la première écoute !
On vous avait déjà fait part de notre agréable surprise de trouver autant de rues bordées d'arbres et de librairies mais on ne vous avait pas parlé des magnifiques caleçons à motif suédois !! Ils courent les rues sur les jambes de porteñas. Impossible de ne pas en voir une fois que l'on a repéré le motif. C'est que l'élan est à la mode, décliné sous toutes ses formes et coloris ! Pour ma part, ça ne me dérange pas de rester "out"...
Tout les mardi soirs vers 18h15 en allant à mon cours de danse je passe par un petit parc. Et j'ai le loisir d'observer les progrès qu'effectuent ces dames en gymnastique et autres techniques de remise en forme ! Manque de salle, loyers trop élevés ou tout simplement un attrait irrésistible pour les sports en extérieur (ça m'étonnerait vue qu'on est en hiver), toujours est-il que les coachs font les cours dehors dans les différents parcs de la ville... Plus haut les bras, allez allez on ne faiblit pas !!! C'est plutôt sympathique comme pratique je trouve.
Ils ont aussi développé les stands de peinture pour enfants mais ça existe peut-être aussi en France...
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Plazia Malabia où l'on vient prendre le soleil le dimanche |
Et pour finir je vous glisse une petite devinette que Jean-Paul nous a laissé en souvenir (réponse dans les commentaires à venir, ne les affichez pas trop vite) :
Qu'a dit le Christ une fois crucifié ?