Heu enfin non, plus à l'heure ou j'écris cet article... Nous sommes bel et bien rentrés après 20h de bus. La vie a repris son cours mais nous sommes plus reposés et on supporte beaucoup mieux le trafic et le bruit après un petit séjour dans la nature.
Nous sommes partis le 7 octobre de BA. Nous avons entamé par une rando de 3 jours au sud de Salta : "Guachipas". Gros village (pour la zone) qui possède environ 5 équipes de foot... Il faut dire que tout le monde joue : de 7 à 77 ans et que les familles sont nombreuses !
Nous étions accompagnés de Marcos, notre guide, et de Manuel "el vaquero" (le vacher). Ce dernier est parti "en slip" si vous me passez l'expression... C'est à dire sans rien. Il a embarqué pour les 3 jours de marche avec les habits et les vieilles chaussures qu'il avait sur le dos. Son sac à dos a été improvisé sur le lieu de départ avec un ancien sac à grain qu'il portait sur l'épaule. Quand on pense que nous on prépare les sacs 4 jours à l'avance avec toute la panoplie du "vieux campeur"...
Le départ |
Premier contact avec la nature autochtone sous un ciel gris et menaçant. Premiers cactus et rencontre avec nos premiers gauchos à cheval. Au col on croise une mère et son fils à cheval allant à la fête du village : "-Buen dia -Buen dia, qué tal ? -Lindo dia para caminar hé ?" soit "-bonjour -bonjour, comment ça va, belle journée pour randonner non ?". De l'humour face aux deux touristes suant et soufflant ? Non non, ils sont sérieux, après la chaleur de la veille, une journée grise et un peu fraiche est une sacré belle journée pour randonner !
Nos premiers cactus |
Pampa de altura |
Notre 1er logement |
Doña Emma Flores |
De gauche à droite : Marcos (le guide), Romain, le voisin squatteur, Manuel (le vacher), l'ancienne instit, notre hôte, la jeune timide |
L'attente du biberon de 4h |
Mon copain ou plutôt ma copine |
Mon appareil photo fait des siennes, diagnostique : piles à plat. Et me...e, pas de bol, erreur de débutante, partir sans piles de rechange. Mais Manuel me dit tout naturellement, "pourquoi tu ne demandes pas ? Il y a la camionnette du vendeur ambulant, il a peut-être des piles"... Et le plus inattendu c'est qu'il en avait, j'ai donc pu acheter mes 4 piles pour 20 pesos au milieu de l'équivalent de la Serrane à plus de 2000m d'altitude ! Comme quoi des fois ça vaut le coup de ne pas être prévoyante, on a de bonnes surprises!
Le lendemain il fait beau, mon appareil fonctionne, je mitraille les peintures préhistoriques allongée sur les rochers. On voit nos premiers condors (que j'ai encore du mal à différencier de vulgaires corbeaux), et on attaque notre première grimpette sérieuse. Aïeaïeaïe, ça pique, nous avons beau être en altitude, la végétation est encore présente sous forme d'arbustes denses à épines. Nous sommes récompensés par une belle vue et on aperçoit nos premières montagnes à couleurs : un peu de rouge et un peu de vert. Le premier est du à l'oxyde de fer et le second à l'oxyde de cuivre. Plus loin nous aurons aussi du jaune (oxyde de souffre).
La pampa de altura sous le soleil |
vous remarquerez que niveau sac à dos je me suis plutôt bien débrouillée ! |
La descente vers notre second logement se fait le long d'un petit cours d'eau au milieu d'une terre rouge avec des cactus digne de Lucky Luke. Seul déception, nous ne nous arrêterons pas faire trempette à la cascade qui nous tend pourtant les bras.
Ce soir nous dormons chez Alfredo, véritable gaucho qui fait son entrée chapeauté et à cheval. Le trek était hors circuit touristique et c'est bien vrai. Pour faire patienter nos estomacs vides, Manuel nous apprend à jouer au "truco": jeux de carte espagnol ou il faut un peu bluffer. Le plus dur pour nous c'est de s'habituer aux cartes (bâton, épée, écu d'or, coupe) et de se remémorer l'ordre des plus fortes (qui ne suit pas l'ordre logique, ce serait trop simple). Marcos a donc passé toute la soirée à répéter à Romain l'ordre d'importance des cartes ! On ne s'en est pas trop mal sorti et nous avons appris un jeu typiquement argentin.
Durant le repas, j'ai voulu engager la discussion avec notre hôte. Je me lance donc pour lui faire un compliment sur ses chevaux. Sauf qu'en espagnol il existe la même similitude qu'en français entre les mots "chevaux" et "cheveux"... je vous laisse imaginer la suite... La petite touriste qui lui sort tout sourire "Tenes muy lindo cabello !" (vous avez de beaux cheveux !). Regards un peu gênés jusqu'à ce que Marcos comprenne mon erreur et me demande : "queres decir caballos, no ?" On a bien rigolé...
Le dernier jour est passé vite, mon appareil photo refuse de fonctionner malgré ses piles neuves. Ce qui permet un rythme plus soutenu, ils ne sont pas obligés de m'attendre toutes les 5 min. On se renquille 800 bon mètres de dénivelé pour avoir une belle vue sur les lointains sommets enneigés de la Cordière des Andes. La descente n'épargne pas mes genoux qui sont contents de retrouver la voiture, tout comme mes pieds de retrouver mes tongs !