Le commentaire étant quasiment aussi long que mon article, il méritait bien une place de choix. J'ai donc l'honneur d'inviter M. Jean-Paul Clarenc sur mon modeste blog !! (Ce coup-ci vous n'aurez pas de fautes d’orthographes...) :
Quelques commentaires sur le River Plate :
Nous avons vécu une journée historique, la descente de River Plate en division 2 ! Non ce n’est pas moi qui le dis par dérision, c’était le titre des journaux et la une des télévisions. Vraiment, le foot est une religion ! Cette descente a été vécue comme un drame, car le club est parmi les plus titrés au monde, le plus ancien d’Argentine et que chaque Argentin supporte un club avec une dévotion qui nous est totalement étrangère.
J’ai lu dans « La Nacion », journal national du même ordre que « Le Figaro » ou « Le Monde » chez nous, un article d’une demi-page paru avant le match, sur les conséquences psychologiques qu’une défaite aurait sur les supporters. Tous les symptômes étaient décrits avec les plus amples détails : irritabilité, repliement sur soi, voire dépression. Les causes ? Une identification excessive au club, aux joueurs, ces héros, le tout décrit par des éminences de la psychologie.
Après le match et la défaite, les journaux étaient envahis de commentaires de tous ordres, et sur quatre pages, en pages générales (les pages « sportives » donnaient encore plus de détails) pendant plusieurs jours. Ne parlons pas de la télévision. Avec bien entendu, analyse des faits, retours sur images, explications sur les choix stratégiques, sur les joueurs, remise en cause des dirigeants, conséquences économiques, etc.
C’était même devenu une affaire d’état ! Ainsi, la décision de jouer le match avec le public avait-elle été prise par la présidente de la République elle-même, Christina Kirchner (qui a succédé à son mari, juste une petite affaire de famille, mais passons…), contre l’avis de certaines personnes de son entourage qui craignaient des violences, en raison du fait que lors du match aller la semaine précédente, à Cordoba, des supporters du River avaient envahi le stade après la défaite 0-2. Après les dégradations et violences à Buenos Aires, menaces de mort contre l’arbitre, interventions pour le moins musclées de la police (attention, cela n’a rien à voir avec les aimables courses de CRS que nous connaissons en France), arrestations, Christina a justifié sa décision en disant que cela aurait été pire si elle avait interdit la présence du public, qui aurait de toute façon exprimé sa fureur. Juste une petite précision : les élections pour la présidence ont lieu en Septembre (ou Octobre) prochain… Heureusement, tout cela s’est limité au quartier du stade, nous n’avons pas été touchés!
Bon, il faut relativiser ! Les violences, sont avant tout le fait de quelques bandes, que les journaux évaluent à 300 personnes environ (faut-il prendre pour argent comptant ce que dit la presse, même chez nous d’ailleurs ?). En Europe, on appelle ces perturbateurs des Hooligans. En Argentine, ce sont « Las Barras Bravas », des bandes plus ou moins organisées sous un drapeau, plus ou moins agitatrices et qui, à l’occasion, servent de supporters, colleurs d’affiches voire hommes de main rémunérés à certains hommes politiques qui ne regardent pas de trop près aux moyens employés.
« Panem et circenses » disait le poète latin. En tous temps et en tous lieux cette expression reste d’actualité, sous les formes les plus diverses, le foot, le tiercé, restons modestes, nous avons aussi nos chimères !